"Un véritable imbroglio de nouveaux accords sur le commerce et l'investissement est en cours de négociation - TPP, TTIP, AECG, PA, ACS, pour ne citer qu'eux. Malgré cette déroutante panoplie d'acronymes, tous ces pourparlers ont tendance à poursuivre un programme similaire, dirigé par les entreprises. Chaque accord sert de base au suivant, dans un mouvement perpétuel de négociation et renégociation. Les rares exceptions durement acquises visant à protéger les services publics ou à exclure les réglementations sur les services financiers de ce conflit entre investisseurs et états, par exemple, deviennent la cible des pourparlers suivants. Par ailleurs, cette frénésie de négociations se développe dans le plus grand secret. Cette dynamique de négociation s'oriente manifestement au profit des intérêts des entreprises. Les partisans de l'intérêt public qui cherchent à exclure de ces traités des secteurs essentiels ou des politiques publiques cruciales doivent gagner à chaque reprise, alors que les défenseurs des entreprises qui ciblent ces politiques n'ont besoin que d'une seule victoire. D'un simple coup de crayon, un seul gouvernement néolibéral peut en quelque sorte enfermer tous les gouvernements futurs dans un carcan politique"--