Denys Arcand : Mille plateaux

En écoutant Denys faire l’éloge de la salle de concert et de la musique, je ne peux m’empêcher de faire un saut arrière d’un demi-siècle, quand je croisai le cinéaste lors d’une « Soirée Mozart » à la Salle du Plateau, dans le Parc La Fontaine. [...] Dans la présen- tation de son livre, le cinéaste explique : J’ai toujours rêvé à la pureté de la littérature, à la liberté de l’écrivain, à celle de Sebald, par exemple. [...] Cette « bénédiction » toute laïque de L’École de musique de Deschambault se déroule à la veille de la pré-production et du tournage de L’Âge des ténèbres, à la veille aussi de l’imbroglio administratif entourant le financement du film, qui occupe une partie de l’été. [...] La productrice, souligne Le Journal de Montréal, « devra se résigner à emprunter de l’argent à la banque pour pouvoir produire L’Âge des ténèbres3 ». Comme le film a été mené à terme, il appert que la directrice de Cinémaginaire a été capable de trouver assez d’argent additionnel pour que le projet puisse aboutir, soit 8 millions de dollars en tout. [...] Les dialogues sont plus explicites, plus denses, par exemple la remarque croustillante de Sylvie, la femme de Jean-Marc, comme quoi « un suicide dans une maison, c’est comme un vice de construction » ! Dans l’ensemble, le scénario conserve toujours sa solide dialectique entre le bruit et la fureur, d’un côté, et de l’autre, les silences de la solitude, 26 Deny Arcand v Mille plateaux de la mort, d