Philosophie du jugement juridique

La collection « DIKÈ », comme la Pnyx et l’Agora athéniennes, offre un espace public, un lieu de rencontre pour penseurs venus d’horizons et de disciplines différents, du droit, de la philosophie du droit, de la philosophie politique, de la sociologie, prêts à débattre des questions juridiques urgentes et disposés à une critique aussi polymorphe et diverse que les structures complexes du droit con [...] Nous souhaitons de la sorte affranchir la philosophie du droit, d’abord du rôle ingrat de « chien de garde » de l’écriture de la doctrine en droit, ensuite, de l’emprise malfaisante exercée par l’idéologie étatiste, ainsi que de toutes les formes de réifications du « droit » qui portent atteinte à l’autonomie et au rôle des individus et enfin, de tout discours « fondatio- naliste »3 concernant la [...] SE LIBÉRER DE LA TÂCHE D’ÉDICTER LA NORME DE L’ÉCRITURE DOCTRINALE Notre première assertion soutenait qu’il faut libérer la philosophie du droit de tout rôle de « chien de garde » quant à l’écriture de la doctrine juri- dique. [...] Soutenons plutôt, à l’inverse, que la philosophie du droit n’a pas à fournir de réponses aux questions de « droit valide », de « science », de « technique », de « concept » qui obsèdent tant la doctrine juridique ; qu’elle n’a simplement pas de réponse magique à offrir et qu’il incombe plutôt aux « doctrinaux » de devenir adultes, c’est-à-dire de résoudre leurs propres problèmes et peut-être même [...] Omniprésente, cette inaptitude à penser le « droit » sans l’État, sans la « béquille » de l’idéologie étatiste, ralentit et empêche le développement de la philosophie du droit, de même qu’une prise en compte de la complexité grandissante de la question du droit à l’intérieur de la modernité juridique.