La lecture de L’écriture de presse de Violette Naville- Morin est un prérequis pour comprendre les principes fondamentaux qui ont présidé à la création de la méthode d’analyse dont nous avons poursuivi le développement et ultérieurement précisé le mode d’utilisation pour les relationnistes, les communicateurs et les chercheurs, dans un ouvrage faisant suite au travail de Naville-Morin1. [...] Elle en a observé les effets notamment à propos de la médiatisation de l’érotisme, de l’essor du cinéma et de la télévision et du phénomène du « rire ». Ce dernier thème d’étude se sera d’ailleurs prolongé tout au long de ses années de retraite. [...] À tous les niveaux de la mise en page et de l’écriture, ces modes s’imposent par trois tendances explicites : la tendance à l’exhaustivité qui est la promesse de « tout» dire ; la tendance à la variété qui est la promesse «de tout » ; et enfin, la tendance à l’actualisation qui est la promesse non seulement de dire tout sur tout, mais de le dire au moment – presque – où il se produit ; de le dire [...] Quelles que soient les évolutions de chacun des termes, le problème de la non-communication entre les deux « qui » demeure : comment mesurer l’efficacité de « son » information écrite ou parlée, et de la propagande qui éventuellement la justifie, lorsque le lecteur- auditeur est en mesure de capter celle des autres, aussi bien celle de l’ennemi à abattre, de l’adversaire à convaincre, que du concu [...] Le message, étroitement « qualifié » par la mise en place de tant de catégories, ne risquait-il pas de donner des unités à contenu finalement « subjectif » donc inquantifiable ? Autrement dit, à force d’être « de qualité », l’analyse quantitative risquait de redevenir « qua- litative ». Si, de l’aveu même de Berelson, les « quantités de contenu relevées ne sont pas forcément en parallélisme avec l