"Dans ce texte, nous tentons de porter au jour quelques éléments qui illustrent une nouvelle approche que semble vouloir suivre le gouvernement canadien en matière de financement des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM), afin de soulever quelques questions que nous devrions nous poser à l'égard des conséquences de cette approche sur l'organisation et le développement des CLOSM, particulièrement du point de vue des communautés francophones en situation minoritaire (CFSM). Nous croyons qu'un glissement est en train de se faire quant à ce qui détermine le financement des CLOSM par l'État canadien. Alors que l'intervention et l'aide de l'État se fondent sur les droits linguistiques, ce que nous démontrerons brièvement pour commencer, il semble qu'elles tendent à se justifier selon une logique de plus en plus économique qui met l'accent moins sur les droits linguistiques que sur la valeur ajoutée et le rendement des organismes oeuvrant en contexte minoritaire. Le gouvernement semble vouloir créer un 'marché de services' pour les CFSM de manière à saper l'autonomie institutionnelle des CFSM et leur capacité à décider de leur avenir. Pour terminer, nous proposerons quelques pistes de réflexion sur les stratégies collectives que peuvent élaborer les organismes francophones afin de se repositionner par rapport à l'État et de mieux se faire reconnaître dans le partenariat qu'ils ont développé"--