On a assisté au cours des dernières années à une véritable prolifération des codes d'éthique. En 2001, l'OCDE recensait pas moins de 256 codes issus autant d'entreprises individuelles que d'organisations sectorielles; il ne s'agit là en fait que d'une fraction de l'ensemble des codes promulgués et mis en œuvre à travers le monde. Aux États-Unis, on estime en effet que 80 à 93% des grandes entreprises possèdent un code ou une charte éthique, et ce pourcentage s'élèverait à 77% pour le Japon et à 62% pour la France (Ballet et De Bry, 2002, p. 372). Cette multiplication des codes semble liée à une véritable vague éthique suscitant dans le monde des affaires des comportements inusités; en avril 2000, une étude réalisée auprès des 500 plus grandes sociétés mondiales révélait que 35% d'entre elles ont préféré stopper un projet d'investissement en raison d'atteintes aux droits de la personne, et que 19% ont même choisi de désinvestir et de quitter le pays.