Le Service correctionnel du Canada (le SCC ou le Service) et la Commission nationale des libérations conditionnelles (la CNLC ou la Commission) sont tous les deux confrontés à un même problème : le grand nombre de détenus qui renoncent aux examens de leur cas en vue d'une semi-liberté ou d'une libération conditionnelle totale et qui en demandent le report ou le retrait. Ces retards et ces annulations, surtout ceux de dernière minute, ont des conséquences sur le temps et les ressources dont disposent la Commission et le Service. Un rapport de recherche paru en 2009 passe en revue les caractéristiques des détenus sous responsabilité fédérale qui renoncent à l'examen de leur cas en vue d'une libération conditionnelle, le reportent ou retirent leur demande (Cabana, Beauchamp, Emeno et Bottos, 2009). Une tendance observée dans le cadre de cette étude retient cependant l'attention : un groupe relativement restreint de détenus -- représentant moins de 10 % du nombre total de détenus dont les audiences de libération conditionnelle sont retardées ou annulées -- est à l'origine de près d'un quart de tous les retards et annulations. Le but de la présente étude de suivi était d'examiner plus en profondeur le groupe de détenus responsable de retards et annulations multiples, de façon à confirmer chez ce groupe la présence de caractéristiques particulières pouvant nous aider à mieux les comprendre.