Autrement dit, cette définition fait de la place non seulement à des composantes marchandes ⎯ c’est-à-dire à des entreprises qui vendent des biens et des services sur le marché ⎯, mais aussi à des composante non marchandes qui se financent à partir de subventions des pouvoirs publics et de dons de la philanthropie privée et offrent gratuitement leurs produits et services (Vaillancourt et al., 2004 [...] L’influence de l’école française de l’économie sociale de Le Play et de la doctrine sociale de l’Église catholique s’accroît. [...] C’est au cours de cette période, en 1939, que le père Georges-Henri Lévesque, alors doyen de la faculté des sciences sociales de l’Université Laval, fonde le Conseil supérieur de la coopération (CSC) (Lévesque, 2008a: 6), l’ancêtre de l’actuel Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). [...] Le point de vue de Georges-Henri Lévesque et de l’École des sciences sociales de l’Université Laval, plus favorable à la séparation de l’Église et de l’État et plus ouvert à l’intervention de l’État dans le développement social, était minoritaire au cours des années 1938-1945. [...] Il proposait à la fois une définition inclusive de l’économie sociale et un plan de développement de l’économie sociale dans une vingtaine de secteurs, notamment dans les domaines des services de proximité, du développement local, du logement social et de l’insertion au travail (Lévesque, 2008a: 11).